Les trésors archéologiques d'el-Hibeh en Moyenne Egypte

Publié le par Voyages Culturels

El Hibeh, en Moyenne Egypte, a livré de nombreux trésors: papyrus d'Ounamon, portraits du Fayoum, sarcophages peints... Historique des fouilles.

 

 

La cité égyptienne d’el-Hibeh, connue aussi sous le nom grec d’Ankyrononpolis, est située en Moyenne Egypte. Le dieu qui patronne la cité est Amon de Teudjoï. El-Hibeh est située dans le 18ème nome (province) de Haute Egypte.

Le papyrus d'Ounamon

Le site fut fouillé pour la première fois par l’archéologue russe V.S. Golenischeff en 1891-1892. Il mit au jour le célèbre papyrus d’Ounamon. Ce conte décrit le voyage d’un officier égyptien à Byblos et à Chypre qui souhaite obtenir du bois. Le papyrus, l'un des derniers du Nouvel Empire, est aujourd’hui conservé au musée Pouchkine, à Moscou.

Les fouilles britanniques

En 1895-1896, les archéologues britanniques Grenfell et Hunt décrivirent le site. Ils achetèrent des papyri à un chef local. En 1902-1903, ils mirent au jour de nouveaux papyri. Ils découvrirent des sarcophages ptolémaïques en bois et deux portraits du Fayoum. Ces derniers sont aujourd’hui conservés au musée Fitzwilliam de Cambridge.

 

En 1899, Lord Crawford mit au jour des papyri démotique tardif. L’écriture démotique fut la dernière évolution du hiéroglyphe. Il s’agit d’une écriture cursive utilisée par l’administration à partir du Nouvel Empire. Il faut cependant attendre 1901 pour que le musée du Caire reconnaisse l’importance du site. Ahmed Bey Kamal fut envoyé pour dresser le plan des vestiges.

Les fouilles allemandes

En 1911, el-Hibeh fut fouillée par deux archéologues allemands, H. Junker et W. Pelizaeus. Ils mirent au jour une tombe pratiquement intacte. Ils y trouvèrent 3 sarcophages en pierre, 21 cercueils en bois. Dix-sept furent envoyés en Allemagne. Cinq d’entre eux sont visibles au musée d’Hildesheim.

En 1913, Hermann Ranke découvrit le temple d’Amon. Il y trouva de superbes bas-reliefs du roi libyen Chéchonq Ier, fondateur de la XXIIe dynastie. Il les fit envoyer au musée de l’université d’Heidelberg. Les autres objets mis au jour furent dispersés entre les musées d’Heidelberg, de Mayence, de Fribourg et du Caire.

Les fouilles italiennes

En 1934-1935, c’est un archéologue italien, Enrico Paribeni, qui fut autorisé à fouiller à el-Hibeh. Il mit au jour des habitations de la période gréco-romaine. Toutes ses découvertes (sarcophages, papyri, monnaies), furent envoyées au musée archéologique de Florence.

La redécouverte du site et la mission américaine

Le site fut ensuite oublié pendant des décennies. En 1980, le centre américain d’égyptologie réalisa sur place une prospection de surface. Mais il fallut attendre 2001 pour que les fouilles reprennent. Elles sont dirigées par le professeur Carol A. Redmount de l’université de Berkeley (Californie). La mission américaine s’intéresse au temple d’Amon, à la cité elle-même et à la nécropole.

El-Hibeh dans l'histoire égyptienne

El-Hibeh servit de point de départ à Hérihor, lorsqu’il partit avec une armée pour reprendre le pouvoir à Thèbes (Karnak) au nom de Ramsès XI (XXe dynastie). Plus tard, son fils et successeur, Payankh, établit une importante garnison à proximité d’el-Hibeh. Le roi Chéchonq Ier, fondateur de la XXIIe dynastie, entreprit des grands travaux dans le temple d’Amon.

Enfin, el-Hibeh fut le théâtre d’une bataille entre Tefnakht, roi de la XXIVe dynastie et le conquérant nubien Piankhy. Un fils de Tefnakht fut tué et un autre fut capturé par Piankhy au terme d’un long siège de la cité.

 

Sébastien Polet

 

Publié dans Egypte

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article